Récit d’une carrière de marin : une vie hors des standards

2023-06-08T12:31:24+02:00

Récit d’une carrière de marin : une vie hors des standards

Depuis quelques mois, je travaille à un nouveau projet : la biographie de carrière de Gérard, marin et spécialiste de la lutte anti-sous-marine durant seize ans ! Une biographie très enthousiasmante et une véritable plongée – sans jeu de mots – dans le monde de la marine nationale. Pour ne rien gâcher, cet extrait de vie est l’occasion de voyager au bout du monde… tel qu’il était dans les années 1980 !

Biographie de carrière marin

Le récit d’une carrière dans la marine ou l’art de changer de paradigme

Le récit de carrière est une opportunité unique de découvrir de nouveaux univers professionnels… et de changer entièrement de point de vue ! Je l’apprends au fil de ce projet : la vision que l’on a de l’armée, et notamment de la marine, est souvent floue ou fantasmée ! Loin de la vie sur les voiliers en route vers le Nouveau Monde, mais aussi plus surprenante et drôle qu’on ne l’imagine, l’existence du marin moderne ne manque pas de piquant. A l’issue de sa carrière, Gérard a d’ailleurs eu un certain mal à s’acclimater à la vie terrestre !

Dans ce récit, on découvre des personnages souvent hauts en couleurs, joyeux fêtards, n’ayant connu d’autre formation que celle de l’armée. La camaraderie et la solidarité imprègnent les nombreuses expériences de Gérard qui a trouvé, au fil de ses affectations, une véritable famille dans la marine.

Les expériences vécues à l’étranger méritent elles aussi d’être consignées. Dans des pays alors très peu marqués par le tourisme, le choc des cultures est total ! De l’éloge de la lenteur à Tahiti à l’ambiance pesante des ruelles de Djibouti en passant par les extravagants restaurants flottants de Hong Kong, on voyage volontiers à bord du Balny, pittoresque aviso-escorteur, en compagnie du jeune marin avide de découvertes.

Aborder la biographie de carrière sans a priori

Ce projet, comme toutes les biographies, est une opportunité de découvrir un univers inconnu et de prendre un véritable recul sur le monde du travail tel qu’il était quarante ans en arrière. Car le numérique a bouleversé les méthodes et, plus encore, le regard que l’on porte désormais sur son quotidien.

La marine des années 1980, ce sont de nombreux procédés manuels et beaucoup plus d’incertitudes, inhérentes aux communications moins abouties. Ce manque d’information n’en est en réalité pas un : à cette époque préservée où l’information s’échange « lorsque c’est possible », et non de manière instantanée, on prend les aléas avec davantage de philosophie… et de débrouille.

La biographie sans a priori

L’écriture de la biographie de carrière marque donc souvent un retour à des années plus calmes et donne à réfléchir sur notre propre quotidien. Considérer les décennies passées sans idée préconçue, c’est s’émerveiller de l’insouciance, parfois même de la naïveté des générations précédentes à un âge où nous-mêmes étions déjà surinformés. On en tire de nombreux enseignements et, souvent, une vraie leçon d’humilité.

UN EXTRAIT DE LA BIOGRAPHIE DE CARRIERE DE GERARD

« Durant ces années dans le Pacifique, nous effectuons de nombreuses missions météo. Les images satellite n’existant pas encore, il nous faut suivre les cyclones et prévenir les îles de leur arrivée par radio. Seulement voilà : en réalité, un cyclone fait ce qu’il veut et réserve sa part de surprises !

Un jour que nous sommes sur les talons de l’un d’eux, le voilà qui décide de faire demi-tour et fonce droit sur nous. La houle est déjà forte, avec des vagues jusqu’à sept ou huit mètres. A ces conditions, déjà pas idéales, s’ajoute bientôt un problème de taille : la ligne d’arbre, que nous ne possédons qu’en un seul exemplaire sur notre vieux rafiot, s’arrête sans prévenir ! La pompe à huile chargée de le refroidir à intervalles réguliers a vu l’une de ses courroies céder. Nous sommes en mauvaise posture…

Ballotté par la houle, le bateau se place peu à peu en travers de la vague. Une position qui nous met dans un danger terrible, celui de nous retourner. L’urgence est grande de réparer la panne et de fuir le cyclone, en approche rapide. Mais les mécanos se démènent sans succès alors que les vagues atteignent dix, puis douze mètres, la hauteur d’un immeuble de six étages.

« L’équipage au poste d’évacuation. Rejoignez vos zones ». L’annonce est sans appel : en l’absence de solution, il nous faut quitter le navire.

Lulu et moi nous dirigeons donc prestement vers la zone avant, sans nous douter que nous ne sommes pas au bout de nos émotions. Car les 15 à 20 degrés de gîte nous projettent d’un mur à l’autre, nous forçant à nous accrocher à ce qui se trouve à portée. Particulièrement poissard, Lulu ne trouve pas mieux que se cramponner à l’encoignure d’une porte étanche, battant massif d’une dizaine de kilos destiné à fermer hermétiquement une pièce. Le crochet qui la retient ne tenant pas, cette même porte se rabat, venant lui écraser les doigts. Lulu hurle comme un cochon qui passe à la rôtissoire, mais ne lâche pas prise pour autant. Au coup de gîte suivant, le voilà qui reçoit une nouvelle fois le battant sur la main !

Secoués de gauche et de droite, mes compagnons et moi tentons tant bien que mal de le secourir notre ami au bord de l’évanouissement. Pas facile de mettre un pied devant l’autre… L’opération nous prend donc un certain temps. Une fois posé au sol, Lulu trouve tout de même la force de déclamer, théâtral : « Laissez-moi là, les gars. Vous direz à ma femme que je l’aime. » L’ambiance est pourtant loin d’être propice aux élans lyriques ! Dans l’énorme agitation qui règne, on proteste et on entoure Lulu. Il nous faut rapidement aller chercher des pansements à l’infirmerie. »

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Pacific Crest Trail – Dans les pas de Solenne

2023-05-21T22:16:15+02:00

Pacific Crest Trail : dans les pas de Solenne

J’ai récemment terminé le récit de voyage de Solenne, journaliste aventureuse ayant choisi de parcourir le mythique Pacific Crest Trail. Un projet particulièrement enthousiasmant… et riche en anecdotes ! Entre solitude, dépassement de soi et rencontres insolites, retour sur un ambitieux projet de biographie…

Bonjour Solenne, peux-tu nous dire en quelques mots qui tu es et ce qui a motivé ton voyage ?

J’ai 35 ans et un bagage de rédactrice et spécialiste en planning stratégique freelance. Passionnée de grands espaces, j’ai décidé de me lancer un défi fou à une époque de ma vie où j’avais besoin de mettre les choses à plat. En découvrant le Pacific Crest Trail, un sentier de grande randonnée du bout du monde, j’ai fait mon sac et me suis embarquée dans l’aventure !

Qu’est-ce-que le Pacific Crest Trail précisément ?

Le Pacific Crest Trail est un sentier de randonnée très connu, qui sillonne le long de la côte ouest des Etats-Unis. Il part de la frontière mexicaine et remonte jusqu’au Canada sur plus de 4000 kilomètres ! C’est un voyage incroyable et un vrai défi personnel, que beaucoup choisissent de faire seuls avec juste un sac sur le dos. J’ai fait de même, ce qui ne m’a pas empêchée de faire de merveilleuses rencontres une fois sur place.

Ce périple allait-il au-delà du simple voyage ?

Ca oui ! Dès les premières minutes, j’ai vécu cette randonnée comme une véritable aventure. Pour certains randonneurs, le Pacific Crest Trail est presque une formalité mais pour moi, venant d’un pays relativement peu sauvage et n’ayant pas l’expérience du désert, ça a immédiatement été un choc. Durant un tel voyage, on vit tout plus fort, plus grand, on est très ému et on a parfois très peur. Je garde un souvenir très fort de cette grande randonnée : c’est probablement l’expérience la plus intense de ma vie.

Quelles surprises t’attendaient sur le terrain ?

Sur place, j’ai réalisé combien on pouvait se sentir seul dans un tel voyage… mais aussi combien on pouvait partager de choses avec des personnes que l’on connaît à peine ! Bien sûr, je n’imaginais pas non plus l’ampleur des difficultés qui m’attendaient, mal de dos et douleurs aux pieds en premier lieu… et que dire des rencontres avec les espèces du crû ! Les ours, les serpents à sonnettes, les pumas… se retrouver nez à nez avec ces animaux qu’on ne voit généralement qu’à la télé remet les choses à leur place : on réalise combien on est insignifiant une fois lâché en pleine nature !

Qu’est-ce-qui t’a motivée à faire écrire ton aventure ?

Je n’ai pris que peu de photos durant mon séjour ! D’abord parce que je voyageais léger et n’avais qu’un téléphone portable pour immortaliser le décor, mais aussi parce que je voulais vivre ce voyage à 100%. Pourtant, je trouve formidable de garder une trace de ce que j’ai vécu. C’est une manière pour moi de partager cela a posteriori avec ma famille et mes amis. Relire mon récit de voyage me fait replonger entièrement dans l’ambiance très particulière de cette randonnée !

Qu’est-ce-que tu recherchais dans le profil de ton/ta biographe ?

Pour moi, trouver un biographe pour raconter son voyage est avant tout affaire de feeling. On reconnaît rapidement les personnes qui ont voyagé elles aussi et ressentent ce frisson de l’aventure. J’avais envie de me sentir comprise par mon ou ma biographe, de partager quelque chose au moment de lui confier mes souvenirs. A mon sens, c’était la meilleure manière de m’assurer que le récit serait fidèle à mon vécu !

UN EXTRAIT DU RECIT DE VOYAGE DE SOLENNE

« Cet inoubliable voyage de quatre mois et 4265 km a débuté le 4 mai 2019.
Une journée gravée dans le marbre, puisque c’est seulement équipée d’un permis dûment contrôlé et daté que je pouvais me lancer dans l’aventure.

N’étant pas du genre tête brûlée, j’avais préparé mon périple. Des contacts établis sur un groupe Facebook, un rendez-vous pris avec un compatriote français pour débuter mon itinéraire sur le sol californien : je voulais pouvoir me raccrocher à quelque chose de familier avant d’oser ce véritable saut de la foi.
Je m’étais aussi équipée et informée sur la faune locale. Je ne tenais pas à me trouver prise au dépourvu au moment de croiser la route d’animaux sauvages.

Pour le reste, je préférais prendre les choses telles qu’elles venaient. Impossible, au départ, de m’imaginer en itinérance plusieurs mois durant ! L’idée était vertigineuse : mieux valait me dire que “je verrais bien”, que j’aviserais un pas après l’autre. Je me laissais ainsi la liberté d’abandonner au bout d’une semaine ou d’un mois si cela me chantait. »

Pacific Crest Trail – Dans les pas de Solenne2023-05-21T22:16:15+02:00
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